C'est donc Laurence Klein qui gagne l'épreuve en 4h49. Je termine 4ième en 5h20 derrière la 2ième Maud Giraud en 4h56 et la 3ième Aurélia Truel en 5h07.
Chez les hommes c'est Thierry Brueil qui remporte l’épreuve en 4h05 ! Quelle performance ! Tous les résultats sont ici.
Pour résumer je suis assez contente de ma course. Je n’avais pas le mental pour me battre. Sur ce point j’étais fatiguée. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de mal à accepter cette réalité ! C’est le coup de feu de départ qui me détendra et mettra fin à ce stress !
Après quelques foulées nerveuses, je stabilise mon allure aux environs de 13-13,5 km/h sur les 5 premiers kilomètres. J’étais dans les talons d’Aurélia et Agnès Hervé (finisher de la CCC quinze jours plus tôt !) venue « sauver » sa 5ième place au classement général du TTN, était juste derière moi.
Une fois revenue sur la « terre ferme », il faut accepter de freiner au niveau d’un goulot d’étranglement qui monte vers le monument du Cap Blanc Nez. Les coureurs des 3 distances se retrouvent. Il faut se faire sa place d’abord sur les marches puis sur un sentier étroit et enfin il faut doubler les joëlettes des « Dunes d’Espoir ». Rapidement au sommet le chemin s’élargit. Le bitume qui mène au Mont d'Hubert permet de reprendre du terrain mais Aurélia m’a distancé. Je sais que je n’aurai pas les moyens, ou plutôt l’envie de me battre pour la 3ième place. Mon allure me convient. Je maintiens sans me mettre jamais dans le rouge ce qui me permet aujourd’hui d’apprécier ce dimanche ensoleillé et grandiose en Pas-de-Calais ! Je discute avec une nana qui fait le TTN court. Elle dit me suivre pour éviter de s’emballer. Après le 1e ravito elle est heureuse car elle est la 3e du 37km. Cool !
Initialement, je devais me débrouiller toute seule pour mon ravitaillement puis, l’expérience du covoiturage m’a permis de faire la connaissance de Pierrick et de valider la gentillesse légendaire des gens du Nord ! A Wissant Pierrick, Jérôme et sa p’tite famille m’attendent à la sortie de la zone de ravitaillement. Je leurs avais dit que je pourrais être désagréable. Comme ça n’a pas été le cas ils m’ont charriée ! Ils s’attendaient à se faire envoyer bouler alors que j’ai eu des propos très courtois. Et oui, j’ai vraiment bien profité de ce trail ! Après une petite hésitation concernant l’endroit où je pouvais récupérer mon ravitaillement, ils m’ont tendu mon bidon et un gel et je suis repartie… Les 4 « grosses bosses » (cap Blanc Nez, Mont d'Hubert, Mont de Sombre et Mont de couple) étaient derrière moi et cela fait bientôt 2 heures que je cours. Je m’engage alors vers le Cap Gris Nez, la plage, quelques passages de sable fin et du sentier côtier. L’ensemble sera alors diversifié et très roulant ! Les points de vue sont superbes. La météo est nickel : il a même fait un peu chaud !
La veille, après avoir fait un trot sur le Mont de Couple, j’avais reconnu le cap Blanc Nez puis Wissant avant de joindre Audresselles ; lieu du 2e ravitaillement. J’ai donc su lors de la remontée vers le musée du mur de l’Atlantique que celui-ci approchait. J’y retrouve Pierrick qui m’avouera à l’arrivée qu’il avait failli me manquer. C’est qu’assurer le ravitaillement d’un coureur est un vrai job ! Ils avaient pris le temps d’attendre un ami, lui aussi sur l’épreuve, puis ils se sont fait surprendre par les nombreux barrages mis en place sur le parcours qui traversait des routes à plusieurs reprises. Je m’arrête un peu plus longemps à cet endroit avalant un verre de coca et un peu d’eau gazeuse (trop de liquide : je me suis faite surprendre par la soif !)
Cela fait 3h30 que je cours. La fatigue commence à affecter les jambes. Les dunes sont annoncées. Dans les dunes de la Slack, après un ou 2km, je dois faire avec l’absence de balisage ! Je fais alors 300 ou 400m après un carrefour. Je suis seule à cet instant. Je fais alors demi-tour. Je retrouve un autre coureur qui, comme moi,s’interroge. L’autre sentier ne lui dit rien qui vaille. Nous refaisons ensemble ce que j’ai couru mais, dans le doute, nous refaisons demi-tour pour retrouver 2 autres coureurs ayant testé les autres bifurcations. Finalement nous repartons ensemble. Au bout d’un kilomètre nous trouvons un p’tit bout de rubalise qui suffit à nous rassurer. Il faudra attendre de sortir des dunes et de trouver des bénévoles pour retrouver un balisage régulier… Je perdrai probablement les 5-6 minutes ajoutées aux 7 minutes de retard sur Aurélia qu’on m’avait annoncées au 2e ravitailement…
A la sortie des dunes nous rentrons dans les terres. Il reste 12-13km à parcourir pour trouver l’arrivée. Personnellement je les ai trouvé longuettes, sans grand intérêt. De longues lignes droites de bitume ou de chemins d’accès à des parcelles cultivées ou des prés, assez monotones. Un bain de pied final annonce l’arrivée à Marquise après 5h20 de course ! J’aurai couru ces derniers kilomètres avec un coureur qui m’avoua s’etre inscrit sur l’épreuve pour se punir de n’avoir pas assez couru pendant l’été. Cela m’a amusé ! Il courait avec un pochon fixé dans le dos dans lequel ballotait une simple bouteille d’eau de 0,3 L ! Lui et son pote, bataillant contre quelques crampes, étaient fort sympathiques. J’ai beauoup apprécié nos bavardages !
Les points forts de ce trail sont pour moi la découverte et de paysages somptueux, de l’histoire, de la gastronomie,… de cette région et de la grande sympathie de ses habitants ! J’ai été très gentiment accueillie dès mon arrivée à Marquise le vendredi soir à la nuit. Franck Viandier, responsable de l’épreuve, me propose de me garer dans l’enceinte du « village du trail » où un vigile s’assurera très régulièrement de mon bien-être ! Au petit matin des bénévoles prennent le temps, malgré tout ce qui les attend, d’échanger, de me conseiller,… Je leurs adresse ma grande reconnaissance ! Les lieux traversés sont très beaux. On ne peut pas inventer du relief que dame Nature n’a pas daigné installer mais les organisateurs réussisent à nous faire traverser des sentiers très variés : sable dur de la plage de Wissant (on dit [OUI]-ssant) avec vue superbe sur les falaises blanches de Douvre, chemin côtier, chemins +/- caillouteux ou étroits de campagne, dunes avec sol dur ou meuble, plage de galets, escaliers, passages ombragés, abrités ou en « plein vent », sites historiques, superbes points de vue, sites naturels protégés… Enfin l’organisation a fait en sorte que ce trail soit aussi une vraie fête ! Des pom-pom girl au départ mêttent l’ambiance, une fanfare anime le ravitaillement à Wissant, le site d’arrivée à Marquise nous offre une superbe haie d’honneur ! Quelle chaleur à l’arrivée ! Ca fait chaud au cœur !!! Un petit regret, pas pour fâcher mais peut-être pour améliorer encore ce beau we sportif : l’absence d’un repas de fin de course pour pouvoir revivre la course avec les autres coureurs… (et peut-être aussi goûter aux spécialités locales ;o)
Dimanche, 17h, il faut repartir car comme moi, Pierrick à Cherbourg et Hervé à l'Aber Wrac'h, doivent se rendre au travail ce lundi qui est aussi une grosse journée au lycée... 740km et quelques 9 heures plus tard je sombre dans un profond sommeil récupérateur et rêveur ! ;o)
